BALADE AUTOUR DES CHEFS D’ŒUVRES D’HECTOR GUIMARD
Plus que dans tout autre arrondissement de Paris ou ville de France, HECTOR GUIMARD a réalisé dans le 16ème arrondissement un nombre considérable d’immeubles et d’hôtels particuliers.
Découvrez ici ses plus remarquables réalisations architecturales….
Si ses premiers clients sont essentiellement des particuliers fortunés du 16ème arrondissement pour qui il édifie de nombreux hôtels particuliers et maisons de campagne (ce qui lui vaut une réputation d'architecte mondain) Hector Guimard fut aussi impliqué dans l'architecture sociale des années 1900. En 1898, il achève la construction du Castel Béranger, 16, rue La Fontaine et hameau Béranger, véritable cité ouvrière du 16ème.
Il est l’un des tous premiers réalisés par Guimard alors qu’il n’a même pas 30 ans (1898). Malgré de vives protestations d’un certain public choqué par l’exubérance du style, le jeune architecte obtiendra avec le Castel Béranger le 1er prix de la plus belle façade de la ville de Paris.
Cet immeuble à l’origine du succès de Guimard, est aussi considéré comme l’œuvre fondatrice du mouvement Art Nouveau.
Façade du « Castel Béranger » avec ses ornements à profusion..
Il s'agit ci-dessus de logements sociaux, où l'espace est rationalisé et utilisé au mieux comme dans tout HLM, même si à l'époque on parle de cité ouvrière.
L'entrée du "Castel", typique Art Nouveau où l'on voit mêlés les trois matériaux de prédilection de Guimard, la fonte, le fer, la pierre et...
dans le hall, terre cuite vernissée sur les murs et au sol. Partout les motifs inspirés du végétal se répandent sur les murs, les sols et même les plafonds dans une profusion peut-être un peu lourde mais du plus pur style Art Nouveau.
Ces motifs végétaux qui semblent recouvrir gouttières, rampes et appuis de fenêtres, appartiennent au vocabulaire ornemental de l'Art Nouveau et ne doivent pas nous dissimuler que toutes ces pièces sont utiles, fonctionnelles, d'ailleurs réalisées en série. L'habitat est conçu comme un tout, mobilier compris. Hector Guimard devient très vite un des maîtres du style Art Nouveau, qui passera malheureusement assez vite de mode à Paris, d'où la plus grande sagesse des immeubles de rapport qu'il construira par la suite dans le 16ème. C'est vers les demeures privées qu'il faudra rechercher encore un peu de l'excentricité du Castel Béranger. Pour les "pauvres", l'ornementation sera plus épurée, les façades plus monochromes à partir de 1910, mais avec le même sens du détail, la même utilisation optimale de l'espace et des volumes.
Entre 1909 et 1911, les immeubles des rues La Fontaine, Gros et Agar, bien qu'à très peu de distance du Castel Béranger, annoncent une période déjà plus sobre…(
L'ensemble est plus austère et se fond dans le paysage urbain de Paris, monochrome, pierre blanche, rythme régulier des façades.
La rue Jean de la Fontaine concentre un grand nombre d’immeubles réalisés par Hector Guimard : les 17,19 et 21 plus conventionnels et le superbe hôtel particulier que Guimard se fera construire en 1909 pour lui et son épouse. Il y établira leur domicile, son agence d’architecte et l’atelier de sa femme (photo ci-contre).
Voici un immeuble remarquable qui étonne par la répartition aléatoire des fenêtres et balcons, placés différemment selon l’étage et la façade.
C’est sans doute l’une de ses plus belles réalisations, alors qu’il approche de la 50aine et que l’Art Nouveau commence à s’essouffler.
La villa Flore, à droite de l’hôtel est également une œuvre de Guimard.
L'immeuble, en pierre et brique, comprend trois étages. La parcelle, triangulaire et étroite à la limite de l’inconstructible, pousse Guimard à innover : rendus inutiles à l’intérieur de l’édifice, les murs porteurs sont limités aux murs externes. Cela permet à l’architecte d’instaurer à l’intérieur un véritable « plan libre », différent à chaque niveau et culminant au premier étage avec une salle à manger de forme ovoïde qui impose des meubles uniques, se déduisant de la forme des murs. Son agence d’architecte est installée au rez-de-chaussée. Au premier étage il dispose deux pièces de réception de plan ovale – la salle à manger et le grand salon –, au deuxième une seule chambre et au troisième étage l'atelier de sa femme ainsi qu'une chambre d'ami. Trois chambres de domestiques sont installées sous les combles.
Étant son propre commanditaire et sûr de l’appui financier de sa femme, l’architecte fait de l’intérieur de son hôtel un des espaces les plus aboutis du style Guimard : moulures, vitraux, meubles, objets, tissus, etc., sont de sa main et concourent au principe d’harmonie stylistique cher à l’Art nouveau.
Le superbe hôtel particulier Mezzara construit en 1910, situé au 60 rue Jean de la Fontaine
Cet hôtel particulier construit pour Paul Mezzara, industriel du textile vénitien, n’est pas le plus exubérant de l’architecte, mais réunit néanmoins toutes les marques de son style : détails de décoration et opulence de la balustrade et des balcons.
Aujourd’hui propriété de l’éducation nationale, il peut se visiter lors d’événements organisés par le Cercle Guimard.
Autant d’adresses à découvrir lors d’une belle balade !